Perdre un bébé est la pire chose qui puisse arriver.
Personnellement, j’ai fait une fausse couche au tout début de ma grossesse, aux alentours de 5 semaines. J’ai appris ma grossesse, l’ai annoncé à mon conjoint puis à ma sœur. Pendant une semaine on s’est projeté, on a imaginé ce futur bébé, on s’est réjoui. Et une après-midi, des douleurs atroces au bas du ventre sont apparues, suivies de pertes de sang. Je garde espoir même si au fond de moi je sais exactement ce qui est entrain de se passer. Le lendemain matin, les douleurs s’intensifient et il y a de plus en plus de sang. Je me fais à l’idée : ce fœtus, qui est dans ma tête déjà un bébé, ne grandira plus. On l’a perdu.
Ce qui m’a fait extrêmement mal, en plus de la perte de ce petit être, c’est qu’on m’a dit que, heureusement, la grossesse était au tout début. Ma gynécologue me l’a aussi dit, en m’expliquant que ça arrivait souvent, que c’était sûrement que ce bébé avait une malformation et que la nature était bien faite. J’ai alors l’impression qu’on a minimisé cette perte et d’ailleurs je m’étais convaincue, pendant une période, qu’en effet, ce n’était pas si grave. Alors oui, par chance je n’ai pas perdu mon bébé à 3, 4 ou 6 mois de grossesse – et je pense de tout cœur à toutes les femmes à qui s’est arrivé – mais j’ai quand même perdu un bébé.
Alors, même si tu as fait une fausse couche dite précoce, tu as le droit d’être triste, de pleurer cette perte et de mettre du temps à t’en remettre. Et à toi, qui entoure une femme qui a vécu une fausse couche, ne minimise jamais sa douleur et sa peine. Peut-être que cette femme – et son couple – s’est projeté dès le premier jour.